Les contrôles des financeurs publics (tels que les OPCO, l’état, les régions, la caisse des dépôts…) se multiplient et se durcissent en 2025. L’état souhaite mieux contrôler, prévenir les fraudes et durcir les sanctions. Ainsi, les organismes de formations et CFA se doivent d’être prêts, d’anticiper et de connaître les réglementations pour éviter le déréférencement ou la perte de leur NDA, entre autres.
1. Pourquoi les financeurs contrôlent les organismes de formation ?
Les financeurs publics ou mutualisés (État, Régions, OPCO, Pôle emploi, Caisse des Dépôts…) engagent des fonds collectifs pour financer l’accès à la formation. À ce titre, ils ont la responsabilité de vérifier la conformité, la qualité, la réalité et l’efficacité des actions financées.
Objectifs des contrôles :
Lutter contre la fraude
Assurer la bonne utilisation des fonds publics
Garantir l’intérêt des bénéficiaires
Préserver la qualité de l’offre de formation
2. Qui sont les financeurs concernés ?
Les contrôles des financeurs sont principalement réalisés par :
La Caisse des Dépôts via la plateforme EDOF/Mon Compte Formation
Les Régions, dans le cadre de financements spécifiques
AGEFIPH et autres structures en lien avec l’accessibilité
3. Typologie des contrôles des financeurs en 2025
Les contrôles peuvent être documentaires, sur place, à distance ou inopinés, et viser :
Une action financée (ex. formation CPF)
L’ensemble de l’activité d’un organisme (ex. audit qualité OPCO)
Une procédure de référencement ou de labellisation (ex. référencement EDOF)
Ils sont déclenchés :
De manière aléatoire
Suite à un signalement (stagiaire, certificateur, autre financeur)
En cas d’anomalies détectées via les systèmes de déclaration (BPF, données EDOF, etc.)
4. Les principaux critères vérifiés
Les contrôles portent en général sur 4 grands blocs :
a) La conformité administrative
Numéro de déclaration d’activité (NDA) valide
Bilan pédagogique et financier (BPF) à jour
Assurance RC pro, mentions légales
b) La conformité contractuelle
Contrat ou convention signé
Programme remis au bénéficiaire
Attestations de présence et d’assiduité
Suivi des émargements ou des connexions (en FOAD)
Sous-traitance
c) La conformité pédagogique
Preuves de l’accompagnement (tutorat, feedback, modalités d’évaluation)
Cohérence entre programme et contenus
Qualification et rôle du formateur
d) La conformité financière
Factures claires, émises à bon droit
Respect des tarifs, absence de surfacturation
Absence de rétrocession ou de commission illégale
5. Focus sur les contrôles CPF (EDOF) par la Caisse des Dépôts
Depuis 2022, les contrôles CPF ont été considérablement renforcés, suite aux dérives de certains acteurs. La Caisse des Dépôts (CDC) exerce des contrôles rigoureux, en particulier sur :
La réalité de la formation : connexions, présence réelle, progression pédagogique
La cohérence avec la certification visée (si RS/RNCP) : lien entre les objectifs et la fiche France compétences
L’habilitation ou le partenariat avec le certificateur : justificatifs exigés
Le respect des CGU de la plateforme EDOF : interdiction de démarchage abusif, respect du cadre légal
Des motifs fréquents de suspension ou d’exclusion du CPF sont :
Formations non conformes à la fiche certification
Sous-traitants non déclarés
Documents manquants ou erronés (attestations de fin de formation, conventions)
Absence de traçabilité pédagogique pour les FOAD
6. Focus sur les contrôles OPCO
Les OPCO exercent principalement deux types de contrôle :
a) Le contrôle de service fait
Il intervient après le financement d’une action de formation, pour vérifier que :
La formation a bien eu lieu
Les pièces justificatives sont complètes
Les engagements sont tenus
b) Le contrôle qualité
Certaines branches exigent des audits qualité complémentaires à Qualiopi, portant sur :
La posture du formateur
La personnalisation de l’accompagnement
Le lien avec les attendus métiers de la branche
Les OPCO peuvent exiger un remboursement si la formation est jugée non conforme, même après réalisation.
7. Cas pratiques : causes de rejet ou de suspension
Voici les cas fréquents signalés lors de contrôles des financeurs, et leurs conséquences :
Cas n°1 : Formation en ligne sans preuve de tutorat ni d’assiduité