Cela fait déjà plusieurs années (depuis la loi du 5 septembre 2018, entrée en vigueur au 1er janvier 2022) que la certification Qualiopi est obligatoire pour les organismes de formation qui souhaitent bénéficier des fonds publics et mutualisés, et il est donc naturel de se demander : Où en est Qualiopi aujourd’hui ?
Le 8 novembre dernier ont été publiés les premiers résultats de l’enquête DARES sur la certification, et on vous propose de débriefer ces résultats !
Où en est Qualiopi d’après l’enquête ?
L’enquête nous apprend plusieurs données intéressantes :
- A l’été 2023, 53% des prestataires de formation (indépendants inclus) disaient avoir obtenu ou être en train de préparer Qualopi.
- Au même moment, 42% disent ne pas ou plus l’être, et 5% disent ne pas connaître l’existence de Qualopi.
- Les motifs pour ne pas passer la certification sont notamment :
- ils n’en ont pas besoin car sont sous-traitants (48%) ou n’utilisent pas de fonds publics (22%)
- c’est un processus trop lourd et coûteux, et le jeu n’en vaut pas la chandelle
- La plupart des organismes de formation non certifiés n’anticipent aucune conséquence, mais certains envisagent une perte de chiffre d’affaires, de passer en sous-traitant, voire de renoncer à l’activité de formation.
- Les raisons pour obtenir la certification, en revanche, sont notamment
- la reconnaissance de la qualité des formations
- l’accès aux fonds publics
- l’accès au CPF et à la VAE (sous réserve de délivrer une formation certifiante)
- La moitié des OF certifiés ont fait appel à un consultant, et 84% estiment avoir néanmoins réalisé l’essentiel du travail eux-même, le consultant leur ayant permis de mieux comprendre les attendus et prérequis
- Pour la majorité des OF, le passage de la certification leur a permis de faire évoluer leurs pratiques
Comment analyser ces données ?
En lisant toutes ces statistiques et informations, plusieurs points nous semblent importants et intéressants à analyser.
Tout d’abord, la majorité des OF qui n’ont pas passé la certification ne l’ont pas fait car ils sont sous-traitants d’organismes Qualiopi. Le décret du 30 décembre 2023 vient donner des précisions importantes. Les sous-traitant qui travaillent dans le cadre de prestations éligibles au CPF devront être Qualiopi dès le 1er avril 2024, sauf ceux qui dépendent d’un régime micro-social et réalisent un chiffre d’affaire de moins de 77 700€. Ainsi, il y a fort à parier qu’un certain nombre d’organismes de formation qui n’ont pas encore passé Qualiopi vont s’y mettre, ou à minima y réfléchir sérieusement.
Le coût (matériel et financier) de la certification est également un point noir pour les OF. A notre sens, il est effectivement essentiel de se poser la question : obtenir Qualiopi en vaut-il la peine pour mon centre ? Nous ne vous conseillons pas de vous lancer dans Qualiopi si l’impact n’en sera que minime et que votre OF ne roule déjà pas sur l’or ! Il faut peser le pour et le contre et faire un choix éclairé. Si vous avez besoin d’aide pour faire ce choix, vous pouvez bien sûr nous contacter et prendre rendez-vous pour qu’on en discute.
5% des OF ne connaissaient pas Qualiopi à l’été 2023 ! Avec tout le bruit occasionné, on pourrait croire que tout le monde connaît Qualiopi, mais la preuve en est que non. Cette statistique, bien que faible, nous rappelle que le monde de la formation est vaste, que les professionnels sont divers et variés, et que tous ne sont pas au fait de leurs possibilités ou même obligations (combien de fois avons-nous appris à un client, au détour d’une conversation, que le médiateur de la consommation était obligatoire et qu’il fallait absolument qu’il en prenne un !). Ainsi, n’oublions pas que les informations ont parfois du mal à circuler. C’est d’ailleurs pourquoi nous avons créé ce blog et notre newsletter, afin d’informer le plus grand nombre.
Comme le montrent les statistiques, le consultant n’a pas pour vocation de faire le travail pour vous. La certification Qualiopi doit vous permettre de mettre à jour vos pratiques, d’évoluer, de proposer des choses pérennes. Un consultant, qui ne connait pas votre centre aussi bien que vous, ne pourra pas le faire. Son rôle est de vulgariser, d’expliquer, de lire vos premiers essais et de vous conseiller sur comment mieux respecter les prérequis, comment modifier un processus trop complexe pour la capacité de votre centre, etc. Il a pour but de vous amener à questionner vos moyens, pratiques et méthodes, afin que vous puissiez en sortir le meilleur dans le respect des exigences Qualiopi !
C’est d’ailleurs ce que nous faisons dans nos accompagnements Qualiopi !