Depuis quelques années, et d’autant plus avec la crise sanitaire, les actions de formation ont une tendance à la digitalisation, a minima partiellement. On trouve sur le marché de plus en plus de formations hybrides, voire de formations totalement digitales.
Sommaire
- Les différents types de formation digitale
- Pourquoi la digitalisation devient de plus en plus importante
- Les pièges de la formation digitale
- Pourquoi est-ce important pour les organismes de formation de s’intéresser à la digitalisation ?
Les différents types de formation digitale
La digitalisation prend de plus en plus de place dans le monde de la formation, à différents niveaux selon les parcours.
La classe virtuelle
Le plus souvent réalisée via un outil de visio-conférence, la formation distancielle synchrone permet à l’apprenant de retrouver son formateur en direct, comme s’il était en présentiel, mais depuis le lieu de son choix. Les outils de visio-conférences permettent au formateur de travailler avec des apprenants du monde entier, et la distance géographique n’est plus un souci. Le formateur utilise des outils numériques tels que le partage d’écran ou les tableaux blancs digitaux, et il est généralement possible d’enregistrer les séances pour que l’apprenant puisse les revisionner.
Il s’agit généralement du mode adopté par les écoles en ligne, qui abondent le marché ces dernières années. Il est souvent utile d’allier classe virtuelle et plateforme de partage entre le formateur et l’apprenant, afin de pouvoir transmettre tous les documents nécessaires à ce dernier. Cela permet également à l’apprenant de déposer des documents, comme des devoirs ou exercices réalisés en autonomie.
Par ailleurs, avec la multiplication des classes virtuelles est apparue l’émergence des manuels numériques, notamment utilisés dans le secteur de la formation en langue. Cela permet aux formateurs et apprenants d’utiliser un manuel, comme ils pourraient le faire en présentiel, mais ce dernier est totalement digital et enregistre les modifications effectuées numériquement. Les documents audios y sont souvent intégrés, ce qui permet de gagner en temps et en simplicité.
La formation asynchrone
De plus en plus d’organismes et de formateurs indépendants proposent des formations digitales asynchrones. L’apprenant a accès à une plateforme sur laquelle il retrouve tous les contenus, souvent sous forme de vidéos et de documents à télécharger. Il doit alors, à son rythme, les étudier puis réussir des évaluations, souvent sous forme de quiz. Il est également possible de réaliser des tâches à partager dans un espace collaboratif afin que le formateur puisse les voir et effectuer des retours.
Dans la plupart des cas, les apprenants ont accès au moins une fois par formation à un temps de travail synchrone avec le formateur : une visio-conférence, un retour sur les tâches demandées, etc. Ce temps de partage avec le formateur peut être individuel, mais il s’agit parfois également d’un moment d’échange avec le groupe d’apprenants, au cours duquel chacun peut exprimer ses retours, difficultés et poser des questions au formateur.
Les formations entièrement digitales et majoritairement asynchrones ont donc pour objectif de laisser l’apprenant maître de son apprentissage. Il peut apprendre à son rythme, quand et où il le souhaite. Le formateur doit néanmoins s’assurer d’être présent et de suivre le parcours des apprenants.
La formation hybride
Certains organismes ont choisi de rendre leurs formations hybrides. Cela signifie qu’il y a une partie en présentiel, et une partie en distanciel. On retrouve par exemple des formations qui alternent entre un contenu présentiel, et des tâches à réaliser à distance via un espace numérique de travail. Ce type de formation a pour avantage de dynamiser l’apprentissage et de ne garder le présentiel que lorsque c’est nécessaire, ce qui peut amener un gain de temps.
Ce mode de formation est d’autant plus utilisé dans le cadre de la classe inversée. La classe inversée est une technique pédagogique qui consiste à demander à l’apprenant de prendre connaissance de contenus théoriques seul, souvent sous forme de vidéos ou de PDFs, puis la pratique a lieu en classe. Il s’agit donc d’une inversion du mode classique d’apprentissage au cours duquel la théorie s’apprend en classe, et les exercices pratiques se font à la maison. Cela peut permettre à l’apprenant de se préparer à son rythme avant de mettre en pratique ses nouvelles connaissances sous l’oeil d’un tuteur ou professeur qui pourra l’aider si les contenus n’ont pas été correctement assimilés.
Pourquoi la digitalisation devient de plus en plus importante
La digitalisation dans le milieu de la formation prend de plus en plus d’importance ces dernières années, et ce pour plusieurs raisons.
Si le numérique prenait déjà de l’importance avant 2020, la crise sanitaire a bien évidemment accru ce phénomène. Avec les confinements successifs, il était difficile pour les organismes de formation de poursuivre les parcours d’apprentissage sans avoir recours au distanciel. C’est pourquoi, depuis deux ans, de nombreux organismes se sont intéressés de plus près à ce mode de formation. Beaucoup ont choisi de proposer à leurs apprenants des cours en visio-conférence, afin de remplacer le présentiel sans changer totalement leurs modalités. D’autres en ont profité pour découvrir ou développer des formations entièrement digitales et majoritairement asynchrones. Quoiqu’il en soit, il y a eu une véritable explosion du 100% distanciel. D’après une enquête de l’ISTF réalisée en 2020, 31% des sondés envisageaient de rendre leur offre formation 100% distancielle, contre 18% seulement en 2019. Du côté des entreprises, de plus en plus de managers considèrent désormais la formation à distance comme une option viable et envisageable pour former les employés.
Au-delà des impacts de la crise sanitaire, le distanciel autorise une plus grande flexibilité pour les apprenants et les organismes de formation. En effet, le distanciel permet de s’affranchir des limites géographiques. Les apprenants peuvent choisir une formation proposée par un organisme loin de leur lieu de travail ou d’habitation, mais qui correspond mieux à leurs besoins ; et les organismes peuvent travailler avec des entreprises et apprenants dans toute la France, voire dans le monde entier dans certains cas.
Enfin, et dans le cadre de la formation digitale asynchrone, l’apprenant possède une liberté totale quant au moment de sa formation. Il peut se former à l’heure de son choix, sans aucune contrainte dès lors qu’il a accès à la plateforme avec les contenus.
Quels sont les pièges de la formation digitale ?
Ainsi, la formation distancielle offre de nombreux avantages. Il est cependant essentiel pour les organismes de formation de rester prudents et de ne pas tomber dans les pièges qu’elle présente, sous peine de voir leurs formations devenir moins performantes, moins efficaces et moins utiles pour les apprenants.
Fournir moins d’efforts dans la préparation
Quel que soit le type de formation distancielle, il ne faut pas penser qu’elle sera plus facile à mettre en place qu’une formation présentielle. En effet, la même attention devra être apportée aux deux types de formation. La formation distancielle doit répondre aux mêmes problématiques, avoir des objectifs opérationnels mesurables, et permettre de vérifier les acquis des apprenants en fin de formation. Par ailleurs, il est essentiel que l’organisme dispose d’une équipe technique qui pourra intervenir en cas de problème avec la plateforme. Les apprenants doivent en effet pouvoir recevoir rapidement de l’aide et du soutien en cas de besoin. Les contenus de la formation digitale doivent être actualisés comme le seraient ceux d’une formation présentielle, et doivent répondre aux besoins des apprenants. La préparation de la formation reste donc la même, si ce n’est que certaines modalités et les outils utilisés changent.
Lorsqu’il s’agit d’une formation digitale asynchrone, il faut être vigilant à ne pas altérer la qualité des contenus. En effet, trop d’organismes ou de formateurs cèdent à la tentation simplement improviser les vidéos mises à destination des apprenants. Or, ce manque de préparation et de rédaction des contenus provoque généralement un désintéressement des apprenants, et complique l’apprentissage. Par ailleurs, la valeur de la formation peut en être altérée : une formation efficace est pensée en fonction des objectifs à atteindre, et chaque partie doit permettre de monter en compétences et d’avancer vers ces objectifs. Des contenus improvisés ne permettront pas une progression logique et efficace. Il est également important de proposer des contenus interactifs entre les vidéos, afin que l’apprenant soit actif et maître de son apprentissage.
Minimiser le suivi des apprenants
Une autre erreur qu’il peut être facile de commettre est de négliger le suivi des apprenants, particulièrement dans le cadre des formations distancielles asynchrones. Par définition, les apprenants ont tous accès à la même formation, aux mêmes contenus, et la formation a donc été pensée pour correspondre au plus grand nombre. Cependant, chaque apprenant reste unique, et peut rencontrer des difficultés spécifiques. Il est essentiel de s’assurer que les apprenants ont accès à un suivi personnalisé. Cela peut prendre la forme de rendez-vous en visio-conférence, de tâches à réaliser et à déposer dans un espace collaboratif et sur lesquelles le formateur pourra apporter des remarques et précisions spécifiques et uniques, etc.
Le suivi des apprenants est un critère essentiel pour que les formations soient utiles et efficaces, et il en va de même pour les retours que les apprenants peuvent avoir. Il est important de les questionner régulièrement, et de prendre en compte les retours, aussi bien positifs que négatifs. Les formations à distance posent des problématiques spécifiques et parfois difficiles à appréhender pour les organismes qui débutent dans le distanciel : problèmes techniques avec le matériel, utilisation d’outils numériques et de contenus dédiés à la formation digitale, etc. C’est pourquoi il est important de considérer tous les retours et d’entrer dans une démarche d’amélioration continue.
Investir dans une plateforme qui ne correspond pas aux besoins de la formation
Pour délivrer des formations distancielles, il est nécessaire d’utiliser une plateforme sur laquelle l’apprenant et le formateur pourront se connecter.
Si vous délivrez des classes virtuelles, vous pouvez par exemple opter pour un compte Zoom, Teams ou Google Meet. Si vous souhaitez en plus bénéficier d’un espace de partage collaboratif, vous pouvez investir dans un logiciels de partage avec classe virtuelle intégrée.
Pour les formations asynchrones, il vous faudra une plateforme sur laquelle les apprenants pourront découvrir, visualiser et/ou télécharger les contenus. Vous pouvez également investir dans un espace de partage si vous souhaitez qu’ils vous fournissent des documents et livrables.
Quoiqu’il en soit, le choix de votre plateforme numérique est essentiel. C’est en effet l’interface principale à laquelle sera confronté l’apprenant, elle doit donc être ergonomique et pratique. Il doit pouvoir y trouver tout ce dont il a besoin. En revanche, il est déconseillé d’opter pour une plateforme qui posséderait trop d’options dont vous n’avez pas besoin. Outre le coût financier accru, il sera difficile pour l’apprenant de comprendre le fonctionnement de la plateforme et de trouver les outils dont il a besoin.
Il est ainsi conseillé de bien prendre le temps de rechercher la meilleure plateforme et/ou logiciel. Vous pouvez en comparer plusieurs, et il ne faut pas hésiter à utiliser les essais gratuits proposés par certains.
Pourquoi est-ce important de s’intéresser à la digitalisation ?
Si la digitalisation est de plus en plus importante dans le monde de la formation, de nombreux organismes et formateurs n’y ont pas recours. Il reste cependant important de s’y intéresser, et de garder un œil sur les évolutions, et ce pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, les formations digitales donnent lieu à la création de nouveaux outils pédagogiques. Certains de ces outils peuvent être utilisés même en présentiel afin de dynamiser les formations, et il est donc utile de les compter dans votre veille pédagogique.
Par ailleurs, le distanciel grandissant sur le marché, il faut également le prendre en compte afin de comprendre son évolution et les besoins des apprenants. Cela peut vous permettre de vérifier votre positionnement sur le marché.
Et s’il est certain que les formations digitales et à distance vont continuer à prendre de plus en plus d’ampleur, certains organismes commencent même à s’intéresser à des contenus dans le metavers! On recense en effet l’émergence de plusieurs formations en réalité virtuelle et augmentée, notamment une formation pour le personnel soignant en cours de conception par l’entreprise Simango. Il s’agira peut-être de la prochaine étape de la digitalisation des formations, dans un futur plus ou moins lointain.